refuge

refuge

refuge [ r(ə)fyʒ ] n. m.
• 1120; lat. refugium
1(Personnes) Vx Soutien, sauveur. « Ce Dieu, depuis longtemps votre unique refuge » (Racine).
2(1160 ) Mod. Lieu où l'on se retire pour échapper à un danger ou à un désagrément, pour se mettre en sûreté. abri, asile, 1. retraite. Chercher refuge. Demander refuge à qqn. « Nous trouvions refuge dans la charpente du grenier » (Saint-Exupéry). « mon terrier, mon refuge contre cette ville folle » (Duhamel). havre.
Lieu où se rassemblent des personnes qui ne peuvent ou ne veulent pas aller ailleurs. Son salon était « le refuge de l'aristocratie non ralliée » (Gautier).
(Abstrait) « peut-être cherchait-elle moins dans le mariage une domination, une possession, qu'un refuge » (F. Mauriac). Par appos. Une valeur refuge, particulièrement sûre.
3Chasse Lieu où le gibier se met à l'abri quand il est poursuivi. gîte.
4(1875) Petit trottoir ou emplacement délimité au milieu de la chaussée qui permet aux piétons de traverser en deux temps et de se mettre à l'abri de la circulation des voitures.
5(1870) Petite construction en haute montagne, où les alpinistes peuvent passer la nuit, s'abriter en cas de mauvais temps, etc. région. cabane. Le refuge Vallot, sur les pentes du mont Blanc.

refuge nom masculin (latin refugium) Lieu, endroit où quelqu'un qui est poursuivi ou menacé peut se mettre à l'abri : L'évadé avait trouvé refuge dans une grange. Littéraire. Lieu où se rassemblent des gens d'une même catégorie, où ils se sentent acceptés : Ce quartier tranquille est le refuge des artistes. Littéraire. Ce à quoi on recourt dans une situation ou un moment difficile, dont on attend une aide, un réconfort : Chercher refuge dans la religion. En apposition, indique qu'une chose constitue un moyen de se préserver contre tel danger : L'or est une valeur refuge. Simple abri ou construction en dur plus confortable, généralement point de départ des courses en haute montagne. Emplacement aménagé au milieu d'une voie très large et très passante pour permettre aux piétons la traversée de cette voie en deux temps. Élargissement que présente le tablier d'un pont pour permettre aux piétons de se mettre à l'abri de la circulation. ● refuge (expressions) nom masculin (latin refugium) Port de refuge, synonyme de port de relâche. Refuge fiscal, synonyme de paradis fiscal. Valeur refuge, valeur jugée particulièrement sûre (œuvre d'art, métal précieux, bien foncier, etc.), achetée en période de crise par l'épargnant qui craint une perte de valeur. ● refuge (synonymes) nom masculin (latin refugium) Lieu, endroit où quelqu'un qui est poursuivi ou menacé peut...
Synonymes :
Littéraire. Lieu où se rassemblent des gens d'une même catégorie, où...
Synonymes :
Littéraire. Ce à quoi on recourt dans une situation ou un...
Synonymes :
Port de refuge
Synonymes :
- port de relâche
Refuge fiscal
Synonymes :

refuge
n. m.
d1./d Asile, lieu où l'on se retire pour être en sûreté. Chercher refuge chez qqn.
|| Fig. Chercher un refuge dans le travail.
(En appos.) Valeurs refuges: valeurs sûres.
d2./d Abri destiné aux alpinistes, en montagne. Syn. (Suisse) cabane.
d3./d Emplacement au milieu d'une voie très large qui permet aux passants de traverser en deux temps.

⇒REFUGE, subst. masc.
A. — Lieu où l'on se met en sûreté pour échapper à un ennui ou à un danger qui menace. Synon. asile, retraite. La pluie glacée tombait plus serrée, et toute la plaine était nue sans lui montrer un refuge (MAUPASS., Contes et nouv., t. 2, Vagabond, 1887, p. 670):
1. Le reporter n'ignorait pas que cette plaine désolée, ces marais impénétrables, cette mer qui offrait à la fuite les refuges innombrables de ses fiords, avaient été toujours propices à l'aventure nihiliste.
G. LEROUX, Roul. tsar, 1912, p. 143.
En partic.
♦ Cabane, chalet construit en haute montagne, qui sert d'abri d'étape aux alpinistes, au départ ou au retour d'une course. [Jeanne] s'attardait à regarder de sa fenêtre une lumière à des hauteurs inaccessibles, la petite lampe d'un de ces refuges que le Club alpin a fait construire sur tous les pics (A. DAUDET, Évangéliste, 1883, p. 79).
♦ Terre-plein au milieu de la chaussée où les piétons peuvent s'abriter des voitures. Debout, au bord du refuge, au milieu de la place, une femme m'examinait avec une attention (...) intense (DANIEL-ROPS, Mort, 1934, p. 316).
♦ Construction rudimentaire; toit supporté par des montants servant à abriter le promeneur, le voyageur. — Vous ne sentez pas qu'il pleut? — Si. Allons sous le refuge (DUHAMEL, Terre promise, 1934, p. 60).
♦ Emplacement où le gibier s'abrite lorsqu'il est poursuivi. Forcé de refuge en refuge, l'animal avance (PESQUIDOUX, Chez nous, 1921, p. 38).
♦ [Suivi d'un compl. déterminatif précisant la nature des pers. occupant le lieu en question] Refuge des bannis, des étrangers, des exilés, des poètes. [Le lit] est le refuge des malades, un lieu de douleur aux corps épuisés (MAUPASS., Contes et nouv., t. 1, Lit, 1882, p. 636). C'est un diplomate, et le ministère des Affaires étrangères, aujourd'hui, c'est le refuge des incapables (A. FRANCE, Hist. comique, 1903, p. 52).
B. — [En constr.]
1. De refuge, loc. adj. Qui permet de se mettre à l'abri, de se mettre en sûreté. Il fit son sac et s'enfuit en Hollande. Il connaissait déjà cette terre de refuge (A. FRANCE., Génie lat., 1909, p. 193).
(Lieu de) refuge. Synon. de lieu de franchise. La cathédrale était un lieu de refuge. Toute justice humaine expirait sur le seuil (HUGO, N.-D. Paris, 1832, p. 402).
(Maison de) refuge. Maison servant d'asile aux indigents ou aux filles repenties. Les maladries ou léproseries de Saint-Lazare, semblent avoir été en Orient les premières maisons de refuges (CHATEAUBR., Génie, t. 2, 1803, p. 505). Les jeunes filles sont confiées aux soins des religieuses du refuge de Saint-Michel, rue du Faubourg-Saint-Jacques (MOREAU-CHRISTOPHE, Français peints par eux-mêmes, t. 4, Les Détenus, 1841, p. 61).
Ville de refuge. [Dans l'A.T.] ,,Ville dans laquelle s'exerçait le droit d'asile en faveur des homicides involontaires`` (Bible 1912).
2. [Dans des loc. verb.] Chercher, donner, prendre refuge. Je m'attendais à ce que Georges, traqué de toutes parts, viendrait me demander refuge (SAINTE-BEUVE, Volupté, t. 2, 1834, p. 47). Le rivage occidental pouvait offrir refuge, soit à un bâtiment en détresse, soit à un navire en cours régulier de navigation (VERNE, Île myst., 1874, p. 249).
3. [En appos. ou en compos. derrière un subst.] Valeur refuge. Une économie dominante par ce seul fait (...) est une économie refuge (PERROUX, Écon. XXe s., 1964, p. 73):
2. Ces croyances-refuges sont assez facilement repérables par l'irritation, variant de la simple contrariété à la colère et à la haine, où elles nous jettent quand elles se sentent discutées ou compromises.
MOUNIER, Traité caract., 1946, p. 611.
C. — P. anal. ou au fig.
1. Personne, chose à laquelle on recourt pour se prémunir contre un danger. Mon amie, mon refuge, pardonne, si j'ai pu douter de ta tendresse! (COTTIN, Cl. d'Albe, 1799, p. 195). Je ne souris pas de cette heure refermée sur deux femmes qui (...) atteignent le refuge du sommeil (COLETTE, Ces plais., 1932, p. 179).
2. Vx. Échappatoire à laquelle on recourt pour se dérober devant une réalité embarrassante. Quel misérable refuge que ce prétexte! (Ac.).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1re moit. XIIe s. « ce qui constitue un appui, un soutien, un recours » (en parlant de Dieu) (Psautier d'Oxford, 58, 19 ds T.-L.); 1269-78 (JEAN DE MEUN, Rose, éd. F. Lecoy, 5432: Sunt en terre establi li juige, Por estre deffense et refuige A cels cui li mondes forfet); 1679 d'une chose (LA FONTAINE, Fables, XI, 7: ...c'est en vain qu'on espère Quelque refuge aux lois); 2. 1269-78 « lieu où l'on se retire pour se mettre en sûreté » (JEAN DE MEUN, op. cit., 13122: [soriz] Qui n'a qu'un pertuis a refuige; 17562); spéc. a) 1663 « lieu où se rendent les gens qui ne sont guère reçus ailleurs » (MOLIÈRE, Crit. École des femmes, 1: votre maison est le refuge ordinaire de tous les fainéants de la Cour); b) 1690 (FUR.: Il y a un Hôpital à Paris qu'on appelle le Refuge, où l'on enferme les filles de mauvaise vie); c) 1875 « terre-plein où les piétons se mettent à l'abri des voitures » (Lar. 19e); 4. 1663 « prétexte invoqué pour s'excuser » (MOLIÈRE, op. cit., 7: C'est le refuge ordinaire de vous autres, Messieurs les auteurs [...] que d'accuser l'injustice du siècle). Empr. au lat. refugium « action de se réfugier; refuge, asile » au propre et au fig. Cf. la forme pop. a. fr. refui (1155 WACE, Brut, éd. I. Arnold, 3645). Fréq. abs littér.:1 097. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 1 141, b) 1 317; XXe s.: a) 1 427, b) 2 127. Bbg. QUEM. DDL t. 27.

refuge [ʀ(ə)fyʒ] n. m.
ÉTYM. 1120; lat. refugium; de refugere « reculer en fuyant », de re-, et fugere.
1 Vx ou littér. (Personnes). Personne à qui on fait appel pour avoir une protection dans une situation critique. Soutien, sauveur. || « Vous êtes mon seul refuge » (Académie). || « Ce Dieu, depuis longtemps votre unique refuge » (Racine, Athalie, II, 7).
2 (V. 1160). Mod. Lieu où l'on se retire pour échapper à un danger ou à un désagrément, pour se mettre en sûreté. Abri, asile (cit. 19; et rem.), retraite (→ Bouger, cit. 6; colombier, cit. 2). || Lieu de refuge (→ Inviolable, cit. 5). || Demander refuge à qqn ( aussi Hospitalité). || Chercher, trouver refuge quelque part (→ Grenier, cit. 10). || S'échapper pour gagner un refuge. Réfugier (se).
1 Là, depuis trente hivers, un hibou retiré
Trouvait contre le jour un refuge assuré.
Boileau, le Lutrin, III.
2 Ces îles, autrefois redoutables, se sont adoucies. Elles étaient écueils, elles sont refuges. Ces lieux de détresse sont devenus des points de sauvetage. Qui sort du désastre, émerge là. Tous les naufragés y viennent, celui-ci des tempêtes, celui-là des révolutions.
Hugo, l'Archipel de la Manche, XVIII.
3 Sur le quai de la gare d'embranchement, ils étaient les seuls à attendre le train de Paris. Ils cherchèrent refuge sous un auvent.
Martin du Gard, les Thibault, t. III, p. 86.
4 Enfin l'hôtel ! Enfin, mon gîte à moi, mon terrier, mon refuge contre cette ville folle.
G. Duhamel, Scènes de la vie future, VIII.
(1718). Vx. Établissement, asile où l'on recueillait les indigents, les filles repenties. Hôpital, hospice.
Port de refuge, dans lequel un navire trouve un abri lors d'une tempête.
3 Vén. Lieu où le gibier se met à l'abri quand il est poursuivi. Gîte.
4 (1663). Lieu où se rassemblent des personnes qui ne peuvent ou ne veulent pas aller ailleurs (→ Jeunesse, cit. 25).
5 Son salon était, d'ailleurs, le refuge de l'aristocratie non ralliée (…)
Th. Gautier, Portraits contemporains, Sophie Gay.
5 (1877). Petit édifice, chalet installé en haute montagne, où les alpinistes peuvent passer la nuit, s'abriter en cas de mauvais temps, etc. || Le refuge Vallot, sur les pentes du mont Blanc.
6 (1875). Petit trottoir ou emplacement délimité et protégé par des bornes qui, disposé au milieu de la chaussée, permet aux piétons de se mettre à l'abri des voitures quand ils traversent une rue. || Refuge installé à un passage clouté. || Bornes d'un refuge.
5.1 Place de la Concorde, comme nous attendions sur un refuge que s'écoulât le flot des voitures, Juliette me montra du doigt l'hôtel Crillon et l'hôtel de la Marine.
M. Aymé, le Passe-muraille, p. 102.
7 Fig. ou par métaphore. Asile (supra cit. 26), havre (fig.), recours, ressource, sauvegarde, secours (→ Anxieux, cit. 3).
6 Par ce mot : « Rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu », il a créé quelque chose d'étranger à la politique, un refuge pour les âmes au milieu de l'empire de la force brutale.
Renan, Vie de Jésus, Œ. compl., t. IV, p. 161.
7 (…) peut-être cherchait-elle moins dans le mariage une domination, une possession, qu'un refuge.
F. Mauriac, Thérèse Desqueyroux, III.
(1663). Excuse, prétexte, échappatoire. || Le mot impossible (cit. 16) est le refuge des poltrons.
En appos. || Des valeurs refuge, sûres, qui n'entraînent aucun risque.
DÉR. Réfugier.

Encyclopédie Universelle. 2012.

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